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En Australie, un train qui se recharge à l’infini grâce à la gravité.

En mars 2022, Fortescue Metals Group, une société minière australienne spécialisée dans l'extraction du fer, a finalisé l'acquisition de Williams Advanced Engineering (WAE), une société spécialisée dans les solutions de performance écoénergétiques.



© Marie Fontaine - www.greenisyou.com


Pour marquer le début de leur collaboration, WAE et Fortescue présentent leur premier projet de train à énergie gravitationnelle sans aucune émission de CO2.

Baptisé "Infinity Train", il sera utilisé pour le transport du minerai de fer et soutiendra la stratégie de Fortescue de devenir un acteur majeur du transport industriel vert.


Pour faire de ce projet un succès, le groupe a annoncé avoir mis en place un programme de 50 millions de dollars pour développer une technologie inédite à déployer sur l’Infinity Train : des batteries électriques régénérantes.


« Les batteries hautes performances et les systèmes d’électrification sont au cœur de ce que nous faisons et maintenant que nous faisons partie de la famille Fortescue, cela présente une opportunité passionnante de développer de nouvelles technologies alors que nous travaillons ensemble pour lutter contre le changement climatique », a déclaré le CEO de WAE, Craig Wilson


L’Infinity Train utilisera la gravité pour charger son système électrique à batterie. En d'autres termes, le freinage convertira l'énergie cinétique du train, en électricité.

La mine de Fortescue à Eliwana, en Australie occidentale, comprend une ligne ferroviaire de 143 km.
La mine de Fortescue à Eliwana, en Australie occidentale - Fortescue Metals Group

Les concepteurs du projet ont estimé que le réseau — dans la direction où le train est chargé — comportait suffisamment de pentes descendantes et donc d’opportunités de freinage pour charger la batterie. Sur le trajet retour, le train sera tellement plus léger que la puissance requise ne nécessitera aucune recharge supplémentaire.



Ce type de freinage est déjà utilisé sur certains modèles de véhicules électriques ou hybrides.


Grâce au développement de cette technologie, l'entreprise a l'intention de réduire les émissions de CO2 tout en éliminant le diesel de ses opérations ferroviaires. Actuellement, Fortescue dispose d’environ 54 locomotives transportant 34 404 tonnes de minerai de fer par an sur l'ensemble de son réseau. Un travail qui nécessite une grande quantité d'énergies fossiles. Rien qu’en 2021, l'entreprise a consommé 82 millions de litres de diesel, soit 11 % des émissions directes de gaz à effet de serre du groupe.


« Le monde doit, et peut manifestement, sortir de l’ère hautement polluante et mortelle des combustibles fossiles », a déclaré le Dr Andrew Forrest, fondateur et président de Fortescue Future Industries (FFI).


Ce projet devrait également réduire considérablement les coûts d'exploitation et de maintenance sur les lignes de chemins de fer, créant ainsi des opportunités de productivité.



La mine de Fortescue à Eliwana, en Australie occidentale - Fortescue Metals Group
La mine de Fortescue à Eliwana, en Australie occidentale - Fortescue Metals Group


Prévu pour 2024, le train devrait être mis en place sur l'ensemble des opérations de l'entreprise, lui permettant ainsi de se passer du diesel et de systématiser l'utilisation de son Infinity Train d'ici 2030.


Fortescue espère ensuite promouvoir son projet à l'échelle mondiale.


Ce n'est pas non plus la première initiative verte du groupe Fortescue : il convertit actuellement ses camions de transport minier pour qu'ils fonctionnent avec des piles à combustible à hydrogène.


Ce genre d’initiatives sont les bienvenues, car il ne faut oublier que l’industrie de l’extraction minière reste très polluante.


Espérons que pour l’avenir, ils pourront utiliser également une technologie à base d’hydrogène pour leur future flotte d’Infinity Trains et ainsi supprimer l’utilisation des batteries !


Enfin, si le projet Infinity Train n'est pas encore en place, d'autres entreprises et observateurs envisagent déjà de construire des projets similaires. Il s'agit également de savoir sur quels marchés cette technologie pourrait fonctionner.

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