Les récifs coralliens, véritables joyaux des océans, sont des écosystèmes d'une grande diversité biologique.
Plus de 25 % des poissons présents dans les océans sont dépendants de massifs coralliens en bonne santé. Ils vivent autour d’eux et s’en nourrissent. Les récifs sont indispensables à la survie d'un million d'espèces différentes qui en dépendent totalement.
Cependant, ces précieuses structures sont gravement menacées par les changements climatiques, la hausse des températures et du niveau d'acidité des océans.
Face à ces défis, Peter Harrison, un scientifique australien, a mis au point un système ingénieux d'élevage de larves de coraux, offrant un nouvel espoir pour la restauration et la préservation des récifs coralliens.
Ce chercheur en biologie marine est actuellement professeur à la Southern Cross University en Australie. Depuis plus de trois décennies, il consacre sa carrière à l'étude des coraux et de leur reproduction.
Le système de restauration des récifs coralliens de Peter Harrison repose sur quatre phases principales :
1 - La collecte des larves de coraux : Durant la période de reproduction des coraux, des larves sont prélevées à la surface de l'eau à l'aide de filets très fins.
2 - L'élevage des larves : Les larves sont placées dans des piscines flottantes ancrées dans le sable en mer, où elles sont protégées des prédateurs pendant environ une semaine.
3 - Le transfert des larves : Les larves sont ensuite transférées dans des conteneurs pour être dispersées dans les zones stratégiques du récif.
4 – Le dépôt et suivi des larves : Un robot sous-marin équipé d'un GPS déverse les larves dans les zones de récifs où le corail doit être développé. Les larves sont ensuite surveillées pour s'assurer de leur bon développement.
L'un des principaux avantages de cette méthode réside dans sa capacité à couvrir une surface bien plus étendue que les techniques alternatives, qui se concentrent sur la culture de coraux en laboratoire avant de les réintroduire une fois adultes. Grâce à la dissémination des larves, il est possible de restaurer des zones allant de 150 à 200 mètres carrés en seulement 5 à 6 ans.
Le système du chercheur vise à renforcer la résilience des coraux face au réchauffement climatique en sélectionnant des coraux reproducteurs adultes résistants aux variations de température et ayant survécu au blanchiment. Ces coraux sont ensuite utilisés pour prélever les ovules et les spermatozoïdes nécessaires à la production de larves.
Le projet de Peter Harrison a déjà été testé avec succès aux Philippines et sur la Grande Barrière de corail. L'objectif est désormais de déployer ce système dans d'autres régions, telles que les Maldives, le Vietnam et les Îles Vierges. De plus, des collaborations avec des groupes aborigènes australiens sont en cours pour impliquer davantage de parties prenantes dans la préservation des récifs coralliens.